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  • Description
Le Gecko vert de Manapany est un reptile de coloration vert pomme qui mesure entre 10 et 13 cm. Le dos est parcouru de petites taches rouges. Deux bandes blanches partent de l'œil et filent vers l'arrière du corps.


Le dimorphisme sexuel est peu perceptible, le mâle étant légèrement plus grand que la femelle avec une coloration plus contrastée et une queue souvent bleue turquoise.

La femelle est reconnaissable en période de reproduction à la présence de poches ou renflements de part et d'autre du cou. Ces poches contiennent le calcium nécessaire à la production de la coquille des œufs.

Les juvéniles mesurent moins de sept centimètres et sont de couleur uniforme vert pomme.   

 

  • Répartition

Comme son nom l'indique, le Gecko vert de Manapany est présent uniquement au sud de l'île dans une bande littorale d'environ 10 Km de long entre Saint Joseph et Grande Anse. Sur cette bande sa distribution ne dépasse pas 200m d'altitude. Son aire de répartition est donc limitée à quelques km² sur les communes de Petite-Île et de St Joseph.

Néanmoins, une petite population a été involontairement introduite au Nord du Tampon à environ 600 m d'altitude.

Sur cette aire la répartition de l'espèce n'est pas homogène. Les quelques populations existant aujourd'hui sont isolées les unes des autres et certaines ne contiennent que très peu d'individus.

 

On ignore la répartition exacte de l'espèce avant l'arrivée de l'homme. Une peinture ancienne intitulée "Souvenirs de l'île Bourbon" (auteur inconnu) fait toutefois part de la présence de l'espèce dans la région de St Pierre en 1861.

 

  • Comportement et reproduction

Il présente des mœurs essentiellement diurnes, arboricoles et parfois anthropophiles (présence dans les maisons). Des comportements saxicoles (présence sur les rochers) et nocturnes ont toutefois été découverts récemment. 


La reproduction s'observe principalement de septembre à mars. La femelle dépose le plus souvent deux œufs blancs plus ou moins rond dans un trou du tronc ou à l'interstice des feuilles de vacoas de bord de mer (Pandanus utilis). Les œufs peuvent également être collés dans les recoins des habitations. Ils éclosent 35 à 55 jours après la ponte.

 

  • Régime alimentaire

Il se nourrit principalement d'insectes, d'araignées, de myriapodes, mais affectionne aussi le nectar des fleurs (Mazambron marron, Aloe macra) et la pulpe des fruits (Manguier, Mangifera indica)

 

Toutefois ses mœurs saxicoles laissent suggérer qu'il s'alimenterait également de microcrustacés. Il lèche également les troncs et les feuilles des arbres pour acquérir certains éléments minéraux.

 

  • Origine et dispersion océanique

Le Gecko vert de Manapany est issu de la colonisation naturelle de l'île de La Réunion par une espèce mauricienne. De l'évolution et de la spéciation de cette espèce "ancestrale" résulte deux espèces soeurs : une à Maurice Phelsuma ornata et une à La Réunion Phelsuma inexpectata

 

  • Taxinomie

Le Gecko vert de Manapany est un Gekkonidae qui appartient au groupe des Squamates (Sauriens).
Le Gecko vert de Manapany, Phelsuma inexpectata, est une espèce endémique de La Réunion. Il fût longtemps confondu avec Phelsuma ornata ou considéré comme une sous espèce de ce taxon mauricien.

 

  • Statut de conservation

L'espèce est en déclin sur l'ensemble de son aire de répartition. Le développement urbain et agricole, l'augmentation des infrastructures routières et l'envahissement par les espèces végétales exotiques ont conduit à une fragmentation critique des populations du Gecko vert de Manapany. Lors de la dernière décennie bon nombre de ces populations ont disparu et d'autres ont vu leurs effectifs diminuer dramatiquement, probablement en raison d'une synergie de différent facteurs. 

 

La grande majorité des populations sont aujourd'hui encloses en milieu urbain et périurbain. La majorité des disparitions et raréfactions ont lieu  dans ces milieux. Ces habitats sont en effet fortement dégradés, parfois très fréquentés, exposés aux pollutions environnementales et sujets à une abondance élevée d'espèces animales exotiques.

 

Les populations en milieu naturel semblent moins fragiles. Elle sont caractérisées par une faible fréquentation humaine mais sont toutefois soumises aux pollutions environnementales et à une forte dégradation de l'environnement par les espèces végétales envahissantes.

 

  • Legislation

Au niveau national, les deux espèces de Phelsuma réunionnais, P. borbonica et P. inexpectata sont protégées par l'Arrêté du 17 février 1989. Il interdit la destruction ou l'enlèvement des oeufs, la destruction, la capture ou l'enlèvement ainsi que la naturalisation des spécimens, qu'ils soient vivants ou morts, leur transport, leur colportage, leur utilisation et leur commerce.


Au niveau international, son commerce, ainsi que celui de toutes les espèces de Phelsuma, est strictement réglementé par la Convention de Washington (Annexe 2 CITES).

 

Son statut de conservation est en cours d'évaluation par l'UICN en vue d'une possible inscription sur la Liste rouge mondiale des espèces menacées.